Au jardin archéologique de Béruges on peut voir….

Au jardin archéologique de Béruges on peut voir….

Ce mois-ci, le musée de Béruges vous propose non pas de partir à la découverte d’un objet, mais vous invite plutôt à observer ces drôles de voûtes qui ornent le parterre du jardin archéologique.

Un peu d’histoire…

Les Bérugeois ont longtemps vécu aux côtés de ces mystérieuses voûtes gallo-romaines qui ont probablement été détruites au cours du XIXème siècle. Déjà mentionnées en 1449, c’est le général Martineau, un érudit local propriétaire du château de l’Epinay de Béruges et membre de la Société des Antiquaires de l’Ouest, qui apporte, à la fin du XIXème siècle, de nouvelles informations sur ce patrimoine archéologique. Il rapporte notamment : « de ces voûtes que j’ai vues il y a 45 ou 50 ans, il ne reste que la dernière placée sur le bord extérieur du plateau ». Puis, de 1984 à 2001, c’est au tour de la société archéologique de Béruges de poursuivre ces recherches en menant notamment 5 campagnes de fouilles qui ont permis de mieux comprendre ces structures voutées. Ils découvrent notamment que ces voûtes ont une orientation nord-sud en continuité avec le murus gallicus et que ces dernières s’organisent probablement en trois ensembles. Si la plupart ont été remblayées pour assurer leur protection, deux de ces voûtes gallo-romaines ont été restaurées et protégées avec des abris sur poteaux à la fin des années 1990 dans le cadre d’un aménagement du jardin archéologique. 

Mais à quoi servaient exactement ces voûtes gallo-romaines ?

La fonction de ces voûtes, situées en bord de falaise, a fait l’objet de très nombreuses hypothèses depuis le XIXème siècle. En outre, le général Martineau s’est livré à de nombreuses propositions dans ses manuscrits. Il suggère, par exemple, qu’on pourrait être en présence de silos destinés à conserver du blé ou alors d’ateliers de mosaïques ou de poteries. Poussant ses réflexions encore plus loin, il propose de concevoir ces voûtes comme des lieux de débauches ou des ateliers monétaires. En 1994, Jean-Claude Colin envisage plutôt des zones de stockage en rapport avec le caractère défensif de Béruges ou bien des structures permettant de soutenir les terres notamment en raison de l’ouverture des voûtes en direction de la falaise. Il remarque également que cette fonction de soutènement s’observe sur d’autres site gallo-romain comme à Fréjus. Concernant la datation de ces voûtes, elles sont estimées au Ier siècle ap J.-C. par la société archéologique de Béruges ; le mobilier céramique retrouvé à cet emplacement semble renforcer cette hypothèse.

Connues depuis plus de deux cent ans, ces voûtes gallos romaines, qu’elles soient aujourd’hui sous terre ou exposées dans le jardin archéologique, demeurent encore énigmatiques, cependant les différents sondages réalisés au cours des 30 dernières années ont permis de mieux appréhender ces structures et participe à la compréhension générale du site de Béruges !